Rouleau artistique
MOC : ART HISTOIRE DE L'ART BD
Source : Note litt histoire de la BD, musée de la BD Angoulême
Projet :
Tags : #note_permanente
Date : 2024-08-27
La note
oai zi tu ou "la peinture des cent enfants" Chine, première moitié du XXe siècle, reproduction d'un rouleau original de l'époque de la dynastie Ming (1368-1644) impression et peinture polychrome sur soie, L: 450 cm - H 29,6 cm dépôt de collection particulière
Ce rouleau, qui se lit de droite à gauche, montre cent figures d'enfants (des garçons) jouant. Ce motif, dont il existe de nombreuses versions, a une longue tradition dans l'histoire de la peinture chinoise. Les enfants étaient un signe de bonheur et on offrait ces rouleaux peints sur soie ou sur papier en cadeau aux jeunes mariés comme vœux de fécondité.
La bande de tissu, de cuir ou de papier peut-être enroulée ou pliée au format d'un livre, remonte à la plus haute antiquité. On la trouve dans de nombreuses cultures et elle peut porter des textes autant que des suites d'images; certains de leurs usages ont été conservés jusqu'à aujourd'hui, tel le rouleau protecteur (ou apotropaïque : destiné à éloigner le Mal d'une personne). Le rouleau porte divers noms (volumen en latin, megillah en hébreu, Rolle en allemand, scroll en anglais...). Les peintures chinoise, indienne sont les traditions artistiques qui en ont conservé l'usage le plus longtemps. Au Japon, les rouleaux se lisent verticalement, qu'ils soient tracés à la main ou imprimés comme les estampes japonaises. En Europe, la broderie dite "de Bayeux" est un très bel exemple de suite narrative sur rouleau textile. Elle représente la bataille d'Hastings (1066) qui marqua la victoire de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant brodée par son épouse la reine Mathilde. De nos jours, certains artistes et des auteurs de bande dessinée redécouvrent la forme du rouleau pour y dessiner leurs histoires (Joe Sacco, Philippe Dupuy).