Histoire du manhwa
MOC : ART HISTOIRE DE L'ART BD
Source : Note litt histoire de la BD, musée de la BD Angoulême
Projet :
Tags : #note_permanente
Date : 2024-08-27
La note
Dès la fin du XIX ème siècle, les journaux coréens publient des illustrations pour aider à la compréhension de l'actualité. Le premier manhwa (terme coréen signifiant « comique en images ») apparaît en juin 1909 dans le journal Daehan Minbo. Le caricaturiste Lee Do-yeong y publie une œuvre intitulée Saphwa, qui montre un homme vêtu d'un costume de style occidental. De sa bouche sortent des lettres qui constituent un quatrain. Le dessin livre un message politique appelant à la création d'un état indépendant et affranchi de l'oppression des puissances étrangères alors très forte en Corée.
Occupation japonaise
L'occupation japonaise mettra rapidement un terme à ces publications en imposant un contrôle strict de la presse. Après le soulèvement de mars 1919, le Japon relâche partiellement sa censure, permettant la publication de nouveaux titres. A partir de 1924, le manhwa devient un moyen privilégié de critiquer la domination japonaise et commence à adopter les conventions de la bande dessinée occidentale. Le journal Chosun Ilbo publie ainsi Les Vains Efforts d'un Idiot de Noh Su-hyeong, qui utilise pour la première fois des cases et des phylactères...
Après la libération du joug japonais, la péninsule coréenne est placée sous administration américaine au sud et soviétique au nord. La censure sur la presse se relâche et des manwhas satiriques font leur réapparition. Le professeur Kojubu, personnage qui deviendra très populaire, apparait dans les pages du Seoul Times, et de nouvelles revues de manhwa pour adultes voient le jour.
Coup d’état
Mais cette période d'euphorie est de courte durée. Après le coup d'État de mai 1961, le manhwa va décliner sous les assauts de la censure qui mine la créativité des auteurs. Les sujets contemporains sont délaissés au profit desrécits épiques, emblématiques du manhwa des années 1970, où les métaphores historiques permettent cependant de critiquer discrètement le pouvoir en place.
Guerre de Corée
Avec la guerre de Corée vient l'âge d'or des ttakhi manwhas, revues d'une vingtaine de pages, souvent publiées sur du papier de mauvaise qualité. Ces périodiques permettent à la population éprouvée par des conditions de vie difficiles de s'échapper de la réalité quotidienne à travers des récits d'aventures fantaisistes ou fantastiques
La fin de la guerre marque le début d'une période prolifique pour la bande dessinée coréenne, avec le développement très rapide des librairies de prêt appelées manhwabangs. Le marché se structure et de nouvelles revues sont publiées, favorisant la diversité des genres, tandis que certains éditeurs s'essaient à publier, en album de longs récits dramatiques dans lesquels excellent des auteurs comme Park Ki-jung ou Kim Jong-rae.
Invasion du manga japonais
A la fin des années 1980, les mangas japonais commencent à envahir le marché coréen. Face à cette concurrence, maisons d'édition, revues et collectifs indépendants réagissent en faisant preuve de créativité. Des revues telles que 1Q Jump ou Young Champ, pensées sur le modèle japonais voient le jour. Cette evolution favorise l'emergence de nombreux genres de manhwas.
Les manhwas féminins, interdits dans les annees 1970, reviennent en force au milieu des années 1980, avec des autrices comme Kim Hye-rin ou Hwang Mi. Et depuis la fin des années 90, la vie quotidienne, souven traitée avec humour, fait son apparition dansla bande dessinée coréenne, emmenée par des auteurs aussi singuliers que Choi Ho-cheol.